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Le syndrome de Fanconi-Bickel (SFB) est une glycogénose rare caractérisée par une accumulation de glycogène dans le foie et les reins, une insuffisance rénale tubulaire sévère et une anomalie du métabolisme du glucose et du galactose.
La prévalence est inconnue, mais moins de 200 cas ont été décrits dans la littérature à ce jour. La maladie se manifeste durant les premiers mois de la vie par un retard de croissance, une polyurie et un rachitisme lié à l’insuffisance tubulaire proximale. Le retard de croissance et l’hépatosplénomégalie, qui se traduit par un abdomen volumineux, deviennent évidents durant la petite enfance. La puberté est retardée. La présence, dans l’enfance, d’une ostéopénie généralisée entraînant des fractures et, plus tard, d’une ostéoporose a également été rapportée. Il peut y avoir une distribution anormale du tissu adipeux. Le SFB est transmis selon le mode autosomique récessif et est dû à des mutations homozygotes ou hétérozygotes composites du gène du transporteur 2 de glucose (GLUT2 ; 3q26.1-q26.3). GLUT2 facilite la libération du glucose et d’autres hexoses des cellules du tubule proximal et de l’intestin, et il favorise l’entrée et la libération de ces sucres dans les hépatocytes et les cellules bêta du pancréas.
Le diagnostic repose sur le tableau clinique, les données radiologiques qui révèlent un rachitisme, et les tests biologiques qui mettent en évidence une insuffisance rénale tubulaire proximale (glucosurie massive, protéinurie, phosphaturie, hypophosphatémie, aminoacidurie et hyperuricemie). Plusieurs cas sévères de SFB ont été détectés par un dosage néonatal des concentrations en galactose. Les autres données de laboratoire incluent une hypoglycémie de jeûne, une cétonurie et une hypercholesterolémie. Une activité augmentée de biotinidase sérique est également retrouvée chez les patients et cet indice a récemment été proposé comme outil diagnostic pour ce syndrome et les autres glycogénoses. Les biopsies hépatiques et rénales révèlent une stéatose hépatique et une accumulation de glycogène dans les hépatocytes et les cellules du tubule rénal proximal. Le diagnostic peut être confirmé par l’identification d’une mutation du gène GLUT2. Le principal diagnostic différentiel est la glycogenèse de type 1, due à un déficit en glucose-6-phosphatase (voir ce terme). Le diagnostic prénatal est possible pour les familles chez qui une mutation du gène GLUT2 a déjà été identifiée.
La prise en charge du SFB est symptomatique et vise à contrôler l’insuffisance rénale par un apport hydroélectrolytique adapté. Une complémentation en vitamine D et phosphate est nécessaire pour prévenir le rachitisme hypophosphatémique.
Les patients doivent suivre un régime pauvre en galactose avec le fructose pour principale source en carbohydrates.
Le pronostic à long terme est inconnu. L’insuffisance tubulaire rénale persiste jusqu’à l’âge adulte, mais, dans la plupart des cas, n’évolue pas vers l’insuffisance rénale.
L’alimentation et les compléments peuvent soulager certaines manifestations du SFB, mais n’améliorent pas la croissance, ce qui entraîne une petite taille à l’âge adulte.
*Auteur : Orphanet (octobre 2008)*.
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