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L’enzyme phosphorylase-b-kinase est assez complexe ; elle comporte quatre sous-unités (alpha, béta, gamma et delta). L’enzyme dans sa forme active comporte deux de chacune de ces sous-unités. L’enzyme requiert également un ion métallique. Pour compliquer les choses, il est maintenant clair que certaines de ces sous-unités fonctionnent dans d’autres systèmes qui n’ont rien à voir avec le métabolisme du glycogène.
Il y a eu beaucoup de recherches dans le domaine de la biologie moléculaire à propos de ce système enzymatique et certains résultats concernent les glycogénoses. Il est clair qu’il n’y a aucune autre glycogénose qui ait un tel spectre élargi de présentation clinique ; nous décrirons ce que l’on peut appeler le malade « typique » puis certaines des variations récemment reconnues.
– La phosphorylase kinase est le système enzymatique responsable pour convertir la phosphorylase inactive (phosphorylase b) en sa forme active (phosphorylase a). Pour des raisons qui sont claires, certains malades qui manquent de l’activité de la phosphorylase b kinase ont été appelés déficit en phosphorylase puisque leur phosphorylase, quoique présente, devrait être inactive.
– Habituellement, le malade avec un déficit en phosphorylase b kinase hépatique a un gros foie perceptible lors de l’examen clinique de routine. La rate est quelquefois modérément augmentée de volume. Le malade est souvent petit pour son âge, quoique à peu près dans tous les cas, un rattrapage de la croissance staturale survient au moment de la puberté (qui est retardée), et le malade à l’âge adulte a une taille normale. Les dosages sanguins sont habituellement normaux, à l’exception d’une élévation plus modérée des transaminases d’origine hépatique.
– La biopsie du foie montre une augmentation très importante du contenu en glycogène (les plus importantes que nous connaissions), qui est de structure normale. Le foie montre un certain degré de fibrose, des lésions inflammatoires minimes, mais pas de vraie cirrhose. La grande majorité des malades de ce type sont des garçons et la maladie semble héritée sur le mode récessif lié au sexe. Ceci signifie que le gène récessif pour cette forme de déficit en phosphorylase b kinase est porté par un des chromosomes sexuels.
– Un chromosome sexuel est celui qui est impliqué dans l’identité sexuelle de l’enfant, c’est à dire garçon ou fille. Une fille a deux chromosomes X ; un garçon a seulement un chromosome X reçu de la mère et un chromosome Y reçu du père. Du fait de ce mode de transmission héréditaire, il est seulement possible de concevoir un enfant porteur de cette forme de glycogénose s’il s’agit d’un garçon et que son chromosome X porte le gène récessif (une fille pourrait être atteinte à condition que ses deux chromosomes X portent le gène récessif, ce qui est très improbable). En conséquence donc, la glycogénose de ce type est vue seulement chez les garçons.
– Beaucoup de travail est en cours dans le domaine de la biologie moléculaire ; les gènes pour deux des sous-unités ont été isolés et caractérisés ; ces deux gènes sont sur les autosomes (c’est à dire non sur les chromosomes sexuels). Ceci signifie qu’il existe des patients qui ont des déficits en cette enzyme, hérités soit sur le mode récessif lié au sexe, soit sur le mode autosomique récessif.
– Au fur et à mesure que les recherches progressent en ce domaine, nous découvrons de nouveaux faits en rapport avec le déficit en phosphorylase b kinase. Certains malades, en particulier des nourrissons, ont été décrits avec une myopathie profonde à l’origine d’une hypotonie majeure. Une publication récente a fait état d’un malade avec insuffisance cardiaque et un déficit apparemment sévère de l’activité de la phosphorylase b kinase dans le coeur (le coeur est habituellement non atteint). Chez ce malade, seulement la phosphorylase b kinase dans le coeur était touchée.
– La conclusion importante qui peut être tirée de tout ceci est qu’il y a de grandes variations dans l’expression clinique et biochimique du déficit en phosphorylase b kinase. La complexité du système enzymatique avec la localisation de sous-unités sur différents chromosomes est à l’origine de ceci.
– Les études diagnostiques comportent des tests sur les leucocytes, les érythrocytes (qui montrent de façon très habituelle le déficit), en plus du muscle, du foie, des fibroblastes ou des autres tissus que l’on suppose être impliqués.
– L’absence de signes sévères (sauf chez ceux ayant une atteinte musculaire) fait qu’il n’y a pas de traitement spécifique. Les progrès dans le domaine de la biologie moléculaire conduiront vraisemblablement à de nouvelles techniques utiles pour le diagnostic.