Le BMN-701, le candidat médicament étudié au cours de l’essai, est une forme recombinante de l’alpha-glucosidase acide humaine (GAA) associée à une molécule, l’IGF2, qui améliore la pénétration de l’alpha-glucosidase recombinante dans les lysosomes des cellules musculaires. Cette molécule, développée par BioMarin Pharmaceutical, pourrait être une alternative au traitement par Myozyme® commercialisé par Genzyme. Le Myozyme® est une forme recombinante (créée par génie génétique) de l’alpha-glucosidase acide humaine et dont l’efficacité est reconnue dans la forme infantile de la maladie. Chez les patients atteints de la forme tardive de la maladie de Pompe, la preuve de son efficacité est établie, mais le degré de celle-ci reste à préciser.
L’essai de phase 1/2 (POM-001) mené par Biomarin est un essai international qui avait pour objectif d’évaluer l’innocuité, la tolérance, le devenir dans l’organisme (paramètres pharmacocinétiques) et l’efficacité de doses croissantes de BMN-701 (GILT-tagged Recombinant Human GAA ou IGF2-GAA) chez 30 personnes atteintes de forme tardive de la maladie de Pompe, durant 6 mois. Deux centres de références Maladies neuromusculaires français (Hôpital de I’Archet à Nice et Institut de Myologie, Hôpital Pitié-Salpêtrière à Paris) ont participé à l’essai.
Pour la dose la plus élevée du traitement, 20 mg/kg administrée en perfusion toutes les deux semaines pendant 6 mois, il y a eu une amélioration significative des paramètres mesurant la force musculaire et la capacité respiratoire. Au bout de 6 mois, parmi les 16 patients qui ont reçu cette dose, 13 ont eu une amélioration significative au niveau musculaire et/ou respiratoire, 2 patients sont restés stables et un patient a eu une diminution de ces paramètres.
Le traitement a été en général bien toléré. Des effets indésirables liés à la perfusion ont été observés chez deux patients, entrainant une pause dans le traitement pour l’un et un arrêt du traitement définitif pour l’autre. Ces effets secondaires sont connus, ils sont associés aux traitements par enzymothérapie substitutive en général.
Si les résultats de cet essai permettent de poursuivre l’évaluation de ce candidat-médicament, ils ne permettent pas de conclure sur le degré de son efficacité compte tenu, notamment, du petit nombre de personnes qui l’ont reçu et du fait de l’absence de groupe contrôle (placebo). C’est pourquoi, la société BioMarin Pharmaceutical va soumettre un dossier aux autorités sanitaires compétentes dans différents pays pour mettre en place un nouvel essai de phase 2/3 permettant de continuer le développement du BMN-701. Cet essai pourrait démarrer à la fin de l’année 2013. En attendant, les personnes qui ont déjà participé à l’essai de phase 1/2 du BMN-701 dans la maladie de Pompe (POM-001) peuvent continuer à recevoir le traitement dans le cadre d’une extension de l’essai (POM-002).
Références :
Lire le communiqué de presse de Biomarin en anglais
http://investors.bmrn.com/releasedetail.cfm ?ReleaseID=749572