Cette enquête s’adresse uniquement aux patients ou proches atteints de la maladie de Pompe bénéficiant du traitement Myozyme.

Cher membre de l’Association Francophone des Glycogénoses,

En collaboration avec l’Association Internationale de la maladie de Pompe (IPA), Genzyme parraine l’Enquête sur la satisfaction et les attentes des patients atteints de la maladie de Pompe quant à leur traitement, ci-jointe. Cette enquête comporte des questions sur votre expérience face à la maladie, notamment sur votre traitement et les soins que vos proches ou vous-même recevez. Vous pouvez choisir de répondre à cette enquête en ligne :www.people-metrics.com/cp/PompeFR/ ou sur papier (m’envoyer un E-mail ou me contacter au 03 85 24 10 95). Les informations que vous fournirez, ainsi que celles concernant d’autres personnes atteintes de la maladie de Pompe participant à cette étude, aideront à mieux comprendre et prendre en charge cette affection. Nous prévoyons de publier les points marquants des résultats de l’enquête sur le site de l’AFG. Nous vous encourageons vivement à participer. Répondre à cette enquête ne devrait pas vous prendre plus de 20 à 30 minutes.

Cette enquête a pour objectif de mieux comprendre comment est vécu le traitement de la maladie de Pompe dans différents pays et de voir dans quelle mesure il répond aux attentes de la communauté des patients. Ainsi depuis, depuis le lancement de Myozyme en 2006, les équipes médicales ont beaucoup appris sur cette maladie et nous espérons comprendre la variabilité actuelle des soins dispensés au groupe des patients qui en sont atteints.

Veuillez noter qu’il s’agit d’une initiative distincte de l’ « Enquête sur l’état de santé clinique des patients atteints tardivement de la maladie de Pompe » menée actuellement par le Centre médical Erasmus.

Vos réponses resteront strictement confidentielles. Aucun élément vous identifiant ne sera joint à vos réponses et aucune information permettant de vous identifier ne sera fournie à Genzyme.

Nous vous remercions pour votre précieuse contribution à cette importante initiative.

Florence Faure
Responsable de l’Antenne maladie de Pompe
E-mail : ffaure@orange.fr



29 juillet 2009 La RédactionType XIV0

Glycogénose de type XIV

Une nouvelle glycogénose a pu être identifiée chez un patient Français en 2007, grâce à une étroite collaboration entre des équipes de cliniciens, de biologistes et de généticiens.

Un patient avait consulté dans le centre de référence de pathologie musculaire de la Salpêtrière en raison de l’existence de douleurs musculaires déclenchées par les efforts remontant à l’enfance. Ce patient avait également présenté plusieurs épisodes d’émission d’urines couleur coca-cola témoignant de rhabdomyolyses (nécrose musculaire aiguë compliquée de passage de myoglobine dans les urines). Le bilan initial avait comporté un test d’effort de l’avant-bras («  grip-test ») qui révéla une élévation anormale de l’ammoniémie après effort, anomalie observée au cours de certaines glycogénoses. La biopsie musculaire qui fut réalisée par la suite montra la présence de quelques vacuoles et d’une légère accumulation de glycogène, conduisant à la réalisation de dosages enzymatiques dans le laboratoire de biologie des hospices Civils de Lyon (service du Dr Irène Maire puis du Dr Christine Vianey- Saban).

C’est dans ce laboratoire que fut mis en évidence un blocage de la dégradation du glycogène par déficit de l’enzyme phosphoglucomutase, qui dégrade normalement le glucose-1- phosphate en glucose-6-phosphate. L’activité résiduelle mesurée sur un fragment de muscle de ce patient était de 1.5 unités par gramme pour des valeurs normales entre 115 et 130 unités par gramme. Des mutations ont ensuite été recherchées sur le gène codant pour cet enzyme (gène PGM1), à partir d’un prélèvement de sang du patient, dans le service de biologie moléculaire de l’Hôpital Antoine Béclère (Dr François Petit).

Ce gène est situé sur le chromosome 1, et deux mutations ont été retrouvées, l’une provenant du père et l’autre de la mère du patient. Il s’agit là de la première observation d’un déficit en phosphoglucomutase confirmé par les analyses génétiques, résultant d’une étroite collaboration entre les différentes équipes impliquées dans le diagnostic et la prise en charge des glycogénoses en France.

Nous avons proposé d’attribuer le numéro XIV à cette glycogénose, puisque les 13 glycogénoses musculaires ou hépatiques jusqu’à présent identifiées ont été classées de I à XIII (sans compter la glycogénose 0 due au déficit en glycogène synthase).



GAINESVILLE, Fla. – Un chien, né avec une maladie qui bloque l’utilisation des sucres stockés a survécu 20 mois et se maintient en bonne santé, après avoir bénéficié d’une thérapie génique à l’Université de Floride. Ceci rapproche les scientifiques d’un pas vers un traitement de cette maladie chez les enfants.

Cette maladie génétique, « Glycogénose de type 1a », ne permet pas de recycler les sucres stockés en réserve entre les repas. Pour survivre, les enfants et les adultes souffrant de cette maladie doivent prendre des doses précises de maïzena toutes les quelques heures. Cette maladie est plus marquée chez les chiens, qui nécessitent une alimentation tous les 30 minutes pour survivre.

« Sans traitement, ces chiens meurent », dit le Dr. David Weinstein, directeur du programme « Glycogénoses » l’un des scientifiques de cette étude. Les humains survivent, grâce à la nourriture fréquente des enfants. Mais vers 4 à 6 mois, leur développement prend du retard, et le foie se développe excessivement. (Pour la description de la glycogénose 1a – se référer au Guide des Glycogénoses).

Cette chienne a reçu un premier traitement génique le jour de sa naissance. Au début il y a eu une amélioration, mais des suppléments de nourriture tous les 3 heures étaient nécessaires. Après quelques semaines, le progrès s’est arrêté.

A 5 mois, la chienne a reçu une nouvelle dose de thérapie génique, cette fois basée sur un autre vecteur viral. Six semaines après la thérapie, elle ne recevait plus de suppléments nutritionnels du tout. Elle est maintenant nourrie avec une nourriture classique pour chiens.

Avant ce projet, un chien seulement avait survécu à cette maladie pendant seulement 28 jours. La chienne traitée à l’Université de Floride a maintenant 20 mois. « Ce succès dépasse ce que j’avais imaginé au départ » dit le Dr. Weinstein « avoir un chien sans aucun traitement pendant 14 mois, qui se porte bien, avec des résultats de laboratoire parfaits dépasse les rêves que je m’étais fait ».

L’équipe de recherche a l’espoir de pouvoir procéder à des tests sur des humains dans le futur, mais pour l’année qui vient, la thérapie génique sera testée sur d’autres chiens.

Cette recherche a été financé par la fondation  » Children’s Fund for Glycogen Storage Disease Research. » Ceci est le résumé d’un article en Anglais. Pour voir l’article complet et original :

http://insciences.org/article.php ?article_id=5323/
Note de la rédaction : le Dr. D. Weinstein a présenté ces résultats a l’Assemblée Générale en Espagne, en insistant sur le fait que même si ces résultats donnent plein d’espoir, la recherche doit encore franchir plusieurs étapes pour être applicable à l’homme. Notre trésorier, Mr. Claude Guiraud y représentait l’AFG, et y a rencontré le Dr. Weinstein.
Philip MAES



20 février 2009 La RédactionTémoignage0

Le vécu de Karim

Karim est né le 2 août 2001 à Volgograd en Russie. C’est notre deuxième enfant, nous avons encore une fille Anna. D’abord tout allait bien, il n’y avait pas de raisons pour l’inquiétude. De plus que les médecins nous parlaient qu’avec l’enfant tout va bien. Cependant j’ai remarqué quelque chose… Karim prenait mal le poids, parfois il était faible, suait fortement. À l’âge de 4 mois notre fils est tombé malade de la pneumonie et nous étions hospitalisés. La situation s’aggravait de jour en jour, Karim se trouvait sur la ventilation artificielle des poumons pendant 15 jours.

Aucun médecin a l’hôpital ne connaissait que faire et on nous a dit directement – préparez-vous au pire. Il nous ne restait rien que prier … Heureusement pour nous, ils ont décide d’inviter pour la consultation les médecins des autres hôpitaux. Y participait une docteur âgée, qui étudiait et travaillait encore au temps de l’Union Soviétique. C’est elle qui a supposé que ce peut être une glycogenose et et a proposé d’introduire pour Karim la sonde nasogastrale pour le faire nourrir. Donc, ils ont deviné dans 15 jours qu’il faut nourrir l’enfant par la sonde ! ! ! ! Nous priions jour et nuit pour notre fils et il est allé à la correction. Après l’hôpital nous sommes restés seuls à la maison.Nous nous occupions de l’enfant de toutes nos forces, mais il se développait lentement, ne pouvait pas être assis seul, était très faible. Nous invitions de différents médecins, faisaient à l’enfant le massage, les autres procédures, payaient les argents , mais tout sans résultat. Presque une année a passé ainsi.Nous étions dans un vacuum complet médical.

Nous sommes allés au Liban, quand Karim avait 11 mois (mon mari Georges est Libanais ). Le premier docteur qui a examiné Karim nous a dirigé vers l’hépatologue à l’hôpital Saint-Georges à Beyrouth. Ils ont fait là la biopsie du foie et on nous a donné le résultat – la maladie de l’accumulation du glycogène, il est nécessaire de définir le type par les études cliniques supplémentaires. J’étais ébranlée ! Au petit Liban, 230 kilomètres de la longueur du nord au sud en 3 jours on a fait à l’enfant le diagnostic exact et en Russie immense 22 400 kilomètres de l’ouest sur l’est nous souffrions pendant 7 mois, sans connaître ce qui se passe avec l’enfant !

Au même instant nous avons entendu pour la première fois le mot magique MAIZENA. J’ai trouvé sur Internet le site de l’A.F.G. et j’ai téléphoné à Madame Isabelle Alltazin à Paris. Elle était comme une bonne ange pour nous , c’est elle qui a demandé au Docteur Guy Touati de nous consulter. Le même temps nous avons reçu le message de la famille Guiraud, qui nous a encouragé beaucoup ! ( Maintenant nous sommes de vrais amis , j’espère, avec la famille Guiraud. Mes chers Carine et Claude, comment je peux vous remercier ?) Docteur Touati nous a donné les coordonnées de Madame Pascale Trioche et nous avons envoyé en France les prélèvements du sang et enfin nous avons reçu le résultat – glycogénose type 1 b. Elle a fait un examen gratuitement pour nous ! Il faut dire, que nous avons fait déjà l’examen génétique du sang à Moscou , là nous avons payé 500 dollars de notre poche « pour les réactives »et on nous a répondu qu’il n’y a pas de glycogénose chez notre fils !

L’an 2004 est devenu heureux pour nous. Nous avons pu venir à la France, à Paris pour consulter le Docteur Touati a l’Hôpital Necker a Paris.

Donc, nous sommes venus à la France. Le docteur Touati nous a consulté deux fois, Karim a fait les examens, nous avons reçu le principal – l’ assurance du lendemain et l’espoir qu’on peut vivre avec glycogénose aussi. Avant l’arrivée en France je vivais dans la peur constante pour l’enfant, le Docteur Touati m’a dit : Madame, vous ne devez pas si craindre ! Cela comme conduire l’automobile – chaque minute peut arriver quelque chose, mais si vous êtes attentive, dans la plupart des cas cela ne se passe pas. Plus tard je me rappelais beaucoup de fois ses mots et comprenait, comment il avait raison. ! Je téléphonais Carine et Claude, nous parlions pendant les heures. Ils me racontaient tout comment il élèvent Céline, jusqu’aux petits choses. Je me rappelle l’août 2004, quand nous étions à Paris comme une des périodes les plus heureuses dans ma vie. Nous étions dans la Cathédrale de Notre Dame de Paris, sur Моntmartrе,nous sommes montés sur la Tour Eiffel, nous avons visite Disneyland, Versailles, nous nous sommes promenés par la Seine sur le bateau- mouche…..

Nous sommes revenus à la Russie à  » l’âge de bronze » médical ». Les médecins me demandent comment je traite l’enfant et m’ayant écouté, inscrivent cela dans la carte médicale de Karim. Moi, je suis mathématicienne, le docteur ès sciences pédagogiques, maintenant je devais m’occuper de la médecine et de la pharmacologie. Je n’entendais jamais des médecins, qui doivent s’occuper de Karim la phrase « moi je ne connais pas, mais je tâcherai d’apprendre. » Ils ne connaissent pas et ne veulent pas connaître ! ! !

Il n’y a aucun docteur qui peut traiter Karim correctement. Il n’y a pas de dieticien, de gastroentérologues qui peuvent nous aider. Seulement , j’ai un ami d’enfance, il est pédiatre-chirurgien, il est trés intelligent, il m’aide beaucoup et volontier avec Karim.

Tout l’information nécessaire, nous la recevons de la part de la famille Guiraud, et de l’Internet. Même il nous ont envoyé un grand sac avec les médicaments. ( Ici, il faut dire que 50-60 % de médicaments en Russie sont contrefaits , c’est un désastre national). Une fois, quand j’ai mis a Karim  » EMLApath anesthésiant « que j’ai reçu de la France ,presque tous les docteurs et les infirmières de l’hôpital de sont réunis autour de nous pour admirer ce miracle : on pique et l’enfant ne pleure pas !

Nous sommes obligés d’acheter l’amidon de mais a Moscou qui est situe a 1000 km de Volgograd par les grands sac de 35 kg, et le faire transporter chez nous parce qu’il n’y a pas de maizena au supermarché. Jamais nous ne sommes remboursés pour les médicaments, bien que et moi ,et mon mari, et nos enfants nous avons l’assurance médicale de l’Etat. Parfois je pense : pourquoi je continue à vivre dans ce pays ? Et je me réponds : dum spiro, spero -пока дышу, надеюсь- je respire et j’espère. J’espère que les dirigeants de cette grande pays tournent enfin leurs regards vers les gens, vers les enfants malades,vers les familles ,vers les invalides, et non vers l’espace cosmique , le pétrole et le gaz !



La maladie de McArdle est une des plus fréquentes myopathies d’origine métabolique. Due à l’absence de la phosphorylase musculaire, elle se manifeste par une intolérance à l’effort, avec myalgies et, le cas échéant, myoglobinurie. Elle est d’origine génétique et se transmet selon un mode autosomique récessif. Cliniquement, le phénomène dit de ‘second souffle’ survient 5 à 10 minutes après le début de tout exercice physique et permet de passer le cap des premières myalgies.

Deux articles distincts publiés en juin 2008 relatent les travaux d’une même équipe danoise à propos de deux approches possiblement thérapeutiques dans la maladie de McArdle. Dans le premier, les chercheurs ont établi, suite à un essai clinique conduit contre placebo chez 6 patients, que l’absorption de sucrose à la dose de 37 grammes 5 minutes avant l’exercice était plus efficace que la dose classique communément admise jusqu’ici de 75 grammes de sucrose 40 minutes avant l’exercice. Ce dernier dosage était en outre source de prise de poids et n’était pas très pratique pour les patients. Une deuxième étude clinique a comparé, chez 7 patients, deux types de régime, l’un riche en hydrates de carbone, l’autre en protéines. Le régime riche en hydrates de carbone s’est avéré plus efficace sur les capacités physiques et le niveau d’intolérance à l’effort. Ces observations mériteraient sans doute d’être confirmées sur un plus grand nombre mais sont déjà de nature à faire revoir les recommandations des cliniciens en matière diététique pour cette population de malades.

Références : Andersen et coll. Effect of oral sucrose shortly before exercise on work capacity in McArdle disease. Arch Neurol. 2008 Jun ;65(6):786-9.



Le laboratoire de l’INSERM de Lyon est parvenu à obtenir des souris ayant une glycogénose de type 1a. Le projet est tout d’abord d’étudier le développement de cette maladie à long terme sur elles.

Ce modèle hépatique sera aussi utilisé pour réaliser des tests de thérapie génique, en collaboration avec l’équipe du Docteur Nicolas Ferry (Inserm CIC 04, Nantes).

Les expériences réalisées in vivo chez la souris permettront de mettre au point un vecteur viral exprimant le gène de la G6PC. L »injection dans la circulation sanguine de ces virus ciblera directement le foie, qui sera alors capable de produire du glucose dans la circulation sanguine.

Un meilleur contrôle métabolique du foie devrait également prévenir voir corriger les dysfonctionnements rénaux et intestinaux. Cette thérapie sera aussi applicable aux glycogénoses de type 1b.

Le modèle de souris GSD1a intestinal permettra de mieux comprendre le rôle de la glucose-6 phosphatase dans l’absorption du glucose et des nutriments par l’intestin. Certains patients souffrent fréquemment de syndromes inflammatoires intestinaux du type « maladie de Crohn » très invalidants, plus particulièrement fréquents dans les cas de glycogénose de type 1b, et souvent sous-estimés dans le type 1a. Ces problèmes intestinaux (diarrhées…) seront analysés chez les souris GSD1a intestinales soumises à différents régimes alimentaires.

De nombreuses applications pourraient découler de cette meilleure connaissance de la physiopathologie hépatique et intestinale des glycogénoses de type 1, notamment en terme de recommandations nutritionnelles à apporter aux patients et en terme de développement de la thérapie génique pour cette maladie.

Ce projet a été validé par le Conseil Scientifique de l’AFG, par les adhérents présents lors de l’Assemblée Générale et enfin par notre Conseil d’Administration.

Le projet nécessite un budget de 330 000 €. L’AFG a accepté de le co-financer pour un montant de 150 000 € sur 3 ans, la somme restante étant déjà prise en charge par l’ANR (Association Nantaise de Biothérapies).



Dans la maladie de McArdle (ou glycogénose de type V), les patients présentent un syndrome d’intolérance musculaire à l’effort avec des myalgies, des crampes ainsi qu’une fatigabilité musculaire. Il existe une grande hétérogénéité de formes cliniques. La rhabdomyolyse est une manifestation connue de la maladie de McArdle, observée chez 50% des patients après un exercice intense. Elle se complique d’insuffisance rénale aiguë dans un cas sur deux. Cependant, si l’atteinte musculaire est constante dans la maladie de McArdle, la survenue d’une rhabdomyolyse massive avec insuffi sance rénale aiguë est un mode de révélation plus rare.

Une observation particulière .L’observation d’une patiente de 20 ans, admise aux urgences pour céphalées brutales et douleurs musculaires apparues dans les suites immédiates d’un effort physique est rapportée. Dans les antécédents, on note l’existence d’une fatigabilité à l’effort depuis l’enfance et la présence d’urines foncées. A l’entrée, l’examen clinique montre un état hémodynamique normal et stable, aucun signe de déshydratation extra ou intracellulaire. Les urines sont de couleur rouge porto. Les résultats du bilan sanguin et de l’ionogramme urinaire conduisent au diagnostic d’insuffisance rénale aiguë organique à diurèse observée par nécrose tubulaire aiguë toxique (par myoglobinurie). A noter une élévation majeure des CPK à plus de 1 000 000 UI/l. La prise en charge consiste en une hyperhydratation par soluté isotonique (débit de 1000 ml par heure pendant 4 heures) associée à une alcalinisation par solution de bicarbonate de sodium 1,4% (1000 ml sur une heure). Le pH urinaire est maintenu à 7 sous traitement. L’évolution est favorable : en 10 jours, amélioration progressive de la fonction rénale. Le recours à l’épuration extrarénale (EER) n’a pas été nécessaire.La biopsie musculaire réalisée à distance montre une surcharge glycogénique entre les myofi brilles donnant un aspect vacuolaire et un déficit en phosphorylase : le diagnostic de McArdle est porté.

Des recommandations thérapeutiques. Une prise en charge rapide avec hyperhydratation et alcalinisation, le terrain (adulte jeune, pas d’atteinte rénale sous-jacente), l’absence de facteur aggravant (hypotension, sepsis, médicaments néphrotoxiques) expliquent, a priori, la rapide régression de l’atteinte rénale sans recours à l’EER et ce, malgré la valeur extrême de CPK. Le protocole thérapeutique insiste donc sur une hyperhydratation précoce à débit initial d’au moins 1l/heure (maintenir le poids jusqu’à 10 à 20% au-dessus du poids initial). L’alcalinisation (en fonction des perturbations du bilan phosphocalcique), à la phase initiale, permet de limiter l’obstruction tubulaire. Le pH urinaire doit impérativement être maintenu supérieur ou égal à 7.

A. Loupy et coll., La revue de médecine interne, 2007



La maladie de McArdle (ou glycogénose de type V) est une myopathie métabolique d’origine génétique qui se transmet sur le mode autosomique récessif. Elle est due au déficit d’une enzyme, la phosphorylase musculaire (ou myophosphorylase), empêchant la dégradation normale du glycogène (forme de stockage du sucre) en glucose (forme d’énergie utilisable par les cellules). Le glycogène stocké dans les muscles ne peut être transformé en glucose. Il se produit alors une insuffisance d’apport énergétique lors de l’effort musculaire et une accumulation de glycogène dans les muscles. Des mutations dans le gène PYGM (codant la myophosphoryase) sont responsables de cette pathologie. Cliniquement, la maladie de McArdle est caractérisée par une intolérance à l’exercice (fatigue, myalgie* et crampes) et une myoglobinurie** après effort physique intense.

Dans une étude publiée en octobre 2006, une équipe allemande a examiné les caractéristiques de la douleur chez 24 patients atteints de la maladie de McArdle. Les auteurs ont ensuite relié ces paramètres avec les caractéristiques psychosociales et les capacités à « faire face » (mesures de « coping »***) de chacun des patients étudiés. Sur les 24 patients, 23 se plaignent de douleurs : 15 d’une douleur intermittente provoquée par l’exercice et 8 de douleurs permanentes avec aggravation par l’exercice chez 7 d’entre eux.

Les patients souffrant de douleur permanente sont généralement des femmes. Cette douleur a un impact élevé sur leurs activités de la vie quotidienne, leur sommeil et leur fatigue. En outre, les patients avec douleur permanente présentent des scores plus élevés concernant de nombreux facteurs de risques psychosociaux (tels que l’évitement social) alors que les patients avec douleur intermittente ont une meilleure stratégie permettant de « faire face » à leur situation. Enfin, il n’y a pas de corrélation entre l’âge, la durée de la maladie, l’intensité de la douleur, le type de douleur (intermittente ou permanente) et le type de mutation.

Cette étude révèle que la douleur permanente est un symptôme majeur chez la majorité des personnes atteintes de la maladie de McArdle. Elle pourrait être utilisée comme critère pour former un sous-groupe clinique au sein de la maladie. Des facteurs génétiques liés au sexe et un mauvais « coping » pourraient favoriser le développement d’une douleur chronique.

* Myalgie : douleur musculaire

** La myoglobinurie est le passage de la myoglobine dans les urines, lui donnant une coloration foncée. Ceci se voit en cas de destruction du muscle qui libère la myoglobine (pigment permettant de transporter l’oxygène dans le muscle) dans la circulation sanguine.

*** Le terme « coping » fait référence à l’ensemble des processus qu’un individu interpose entre lui et un événement éprouvant, afin d’en maîtriser ou diminuer l’impact sur son bien-être physique et psychique. En effet, les individus ne subissent pas passivement les situations difficiles qui s’imposent à eux, mais interviennent constamment pour établir des conditions qui leur soient propices. Cette tentative de maîtrise poursuit deux buts essentiels : éliminer ou réduire les conditions environnementales stressantes, mais aussi le sentiment de détresse qu’elles induisent. Lazarus et Folkman définissent le « coping » comme l’ensemble des efforts cognitifs et comportementaux toujours changeants que déploie l’individu pour répondre à des demandes internes et/ou externes spécifiques, évaluées comme très fortes et dépassant ses ressources adaptatives

Références : Rommel et coll. Muscle pain in myophosphorylase deficiency (McArdle’s disease) : the role of gender, genotype, and pain-related coping. Pain. 2006 Oct ;124(3):295-304.


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